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RELIGION/ Bénédiction des couples homosexuels – Des archevêques africains contestent la décision du pape

L’annonce de l’autorisation de la bénédiction des couples homosexuels par le Pape a suscité de nombreuses réactions. Si l’archevêché d’Abidjan demande aux fidèles de faire preuve de patience, l’archevêque de Brazzaville qualifie ce changement de pratique “impossible” à mettre en œuvre.

“Nous Pasteurs et Peuple de Dieu au Congo-Brazzaville demeurons strictement attachés à l’union d’un homme et d’une femme confirmée par la doctrine de l’Eglise […]”.

C’est dans une lettre de trois pages et détaillée en neuf points, que l’archevêque de Brazzaville, Monseigneur Bienvenu Manamika Bafouakouahou, a décidé de réagir à la décision inédite du Vatican d’autoriser à bénir les couples de même sexe, à condition que cela soit effectué en dehors des rituels liturgiques. 

Si cette décision marque une ouverture vers l’inclusion des personnes homosexuelles au sein de l’Église catholique, celle-ci ne “signifie pas l’approbation de l’union”, a tenu à réaffirmer le Vatican dans sa déclaration Fiducia Supplicans sur la signification pastorale des bénédictions, le 18 décembre. La volonté du Pape n’étant pas de modifier la doctrine mais de changer la pratique. Le mariage dans la doctrine de l’Eglise reste un sacrement.

Une précision qui n’a pas suffi à Monseigneur Bienvenu Manamika Bafouakouahou d’approuver le changement de pratique.

“Au nom de notre fidélité à l’Évangile, par respect pour notre patrimoine culturel, et pour le bien de la famille humaine, il nous est impossible, Nous Archevêques et Evêques du Congo-Brazzaville, de permettre la bénédiction des unions évoquées dans Fiducia Supplicans”, annonce sans détour l’archevêque dans la lettre.

Et d’ajouter “la conformité de vie à la Parole de Dieu n’est pas une option, elle n’est pas facultative. Elle est un devoir moral et une norme de vie au quotidien”.

Sans être une situation inédite, il est rare de voir des membres du haut clergé refuser d’appliquer des instructions du Saint-Père.

Nous interdisons formellement toutes bénédictions des couples homosexuels

Les évêques du Cameroun aussi n’ont pas donné suite à l’annonce du Pape et ont rappelé l’interdiction formelle de “toutes les bénédictions des “couples homosexuels” dans l’Eglise du Cameroun”.

Il en est de même pour les évêques du Malawi qui souhaitent “éviter toute confusion parmi les fidèles”.

Dans une “mise au point” faite le 20 décembre, les Évêques du Togo tiennent eux à affirmer que “l’Eglise recommande que les personnes engagées dans des relations de même sexe soient accueillies avec respect, compassion et délicatesse”. Tout en précisant cependant, “en ce qui concerne la bénédiction des couples homosexuels, les Évêques du Togo recommandent aux prêtres de s’en abstenir”. 

Il en est de même pour le Nigeria, dont l’archidiocèse a publié un communiqué le 20 décembre rappelant que la bénédiction “peut être étendue à tous les enfants de Dieu, quelle que soit leur condition morale, lorsqu’ils le demandent”.

Pour autant, “l’enseignement de l’Église catholique sur le mariage reste le même. Il n’y a donc aucune possibilité dans l’Église de bénir les unions et activités homosexuelles. Cela irait à l’encontre de la loi de Dieu, de l’enseignement de l’Église, des lois de notre nation et des sensibilités culturelles de notre peuple”.

Patience et réponse commune 

En Côte d’Ivoire, l’archevêque d’Abidjan Jean Pierre cardinal Kutwã, un proche du Pape, a lui préféré faire preuve de retenue en demandant à la communauté des fidèles “d’attendre”.

“Tous les prêtres et diacres sont priés d’attendre et de se conformer aux dispositions de son éminence Jean-Pierre Kutwã, Archevêque d’Abidjan”, est-il mentionné dans la lettre signée par le vicaire général qui ni ne rejette ni ne donne suite au texte du Vatican.

Enfin, le cardinal Fridolin Ambongo, président du Symposium des conférences épiscopales d’Afrique et de Madagascar (SCEAM) a lui lancé un appel aux présidents des Conférences épiscopales afin de “rédiger une seule déclaration synodale, valable pour toute l’Eglise d’Afrique”.

Les avis devraient parvenir au Secrétariat du SCEAM avant la deuxième quinzaine de janvier 2024, précise Vatican News.

Source : Tv5 monde

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